

J’ai peur, peur de me souvenir
De ma jeunesse tumultueuse
De ma décadence impétueuse
Et ce qui représente mon avenir
J’ai faim, faim d’apprendre
Le besoin de tout savoir
D’accomplir un long devoir
Lire les auteurs et les comprendre
Je rêve, un rêve qui me rappelle
Que j’étais un petit garçon naïf
Et mes devoirs étaient rébarbatifs
Mes yeux se dirigeaient vers le ciel
J’écris, écrire ma violente passion
Celle d’un homme qui me déchire
A vouloir à tout prix m’enrichir
Avec sa chose en pleine ébullition
Je crie, crier à l’agonie ma révolte
Une répétition de viols de ma jeunesse
Alors que je voulais un peu de tendresse
Mais ses doigts sales me tripotent
Je pleure, pleurer les larmes du silence
En attendant que passent mes années
Que le tendre démon puisse s’en aller
Et oublier cet affront de l’enfance
Je peins, peindre la grande colère
Qui fit frémir mon adolescence
Avec une atroce souffrance
Une jeunesse douloureuse et éphémère
J’oublie, oublier dans l’écriture
Cette chose infâme qui me ronge
Pour que ma vie soit un songe
Et mes écris pansent ma déchirure