Si ! Je devais raconter ma vie
Elle serait pleine d’ironie
Il me faudrait de longues pages
D’écriture emplie de rage
 
Si ! Je devais parler de ma famille
Avec leur caractère qui fourmille
De drôles d’idées saugrenues
J’en oublierais qu’ils me sont connus
 
Si ! Je vous donnais un exemple
Sans que ceux-ci me contemplent
Il faudrait déjà pouvoir me croire
Notre vie a été un champ de foire
 
Si ! Je vous donnais un indice
Le premier des prémices
Vous en resteriez sur votre faim
Et vous me zyeuteriez avec dédain
 
Si ! Je commençais par vous dire
Sans que vous puissiez les maudire
Qu’ils sont tous un peu disjonctés
Et qu’ils valent à en discuter
 
Si ! Ma mère aime le biberon
Avec son doux visage rubicond
Que l’alcool est sa source de vie
Et son cerveau une tabagie
 
Si ! Pendant ses longs sommeils
Son éthylisme était en éveil
Son amour ne voyait rien
De l’homme qui faisait du bien
 
Si ! Je vous parlais de cet homme
Celui qui faisait du bien
De cet être furtif et malin
Pendant que mère se noyait au rhum
 
Si ! Je vous disais le nombre
De ses maîtresses qui encombrent
Son existence de vieux coureur
Un eunuque encore en chaleur
 
Si ! Je vous disais le pire de tout
De toute façon, il s’en fout
Il développait son emprise charnelle
Comme si j’étais une jeune pucelle
 
Si ! Je vous disais que la pucelle
Est un jeune garçon qui gémit
A la pénétration d’un grand génie
Et que pour lui, tout semble naturel
 
Si ! Cet enfant d’amour c’était moi
Tremblant à ce douloureux choix
Le pire, j’y prenais un certain plaisir
Contre toute attente du réel désir
 
Si ! Je trouvais cet acte justifié
Avec sa générosité il a su me mystifier
Il avait profité de mon ignorance
Pour détruire à jamais mon enfance
 
Si ! Je vous parlais de ma sœur
Une jeune fille au grand cœur
Que j’adore et je la vénère
Pourtant sa vie est un mystère
 
Si ! Elle aime le hachisch
Etre sous l’effet de l’ecstasy
 Elle me cache des choses
Pour que sa vie soit morose
 
Si ! Avec toutes ces turpitudes
Je pouvais écrire des pages
Avec des mots qui m’engagent
A révéler leur grossière attitude
 
Si ! Ma vie est un malheur
Quand le train arrive à l’heure
Un sourire descend du wagon
Qui illumine cette triste saison
 
Si ! L’amour longeait le quai de gare
Avec l’espoir de mon triste regard
S’il m’apportait le bonheur
Il balayerait mon déshonneur
 
Si ! Cette jeune demoiselle
Caressant mon cœur frêle
M’a apporté l’espoir
Auquel je renonçais chaque soir
 
Si ! Elle est devenue mienne
Je la respecte comme une reine
Nous ferons des enfants turbulents
Et nous traverserons les océans
 
 
 
      
 
 



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